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Lancement
de la campagne européenne
le 18 02 99
Pour l'Europe de Droits de l'Homme

Les propositions économiques
Humanistes
par Eric Bastin
Aujourd'hui, comment peut-on
parler d'une économie juste quand près de 3 milliards de personnes
sur la planète vivent avec moins de 2 dollars par jour ? Comment
peut-on parler d'une économie juste quand la fortune des 3 personnes
les plus riches dépasse l'ensemble des richesses produites par les 48
pays les plus pauvres ? Pourtant, seulement 4 % de la richesse cumulée
des 225 plus grosses fortunes mondiales suffirait pour satisfaire les besoins
essentiels de l'ensemble des populations des pays en développement. Comment
peut-on parler d'une économie juste quand des multinationales, en commercialisant
des pesticides, provoquent la mort de 2 millions de personnes par an dans les
pays en voie de développement ? Pour les humanistes, de telles multinationales
devraient être poursuivies pour crimes contre l'humanité !
Comment peut-on parler d'une économie juste quand, dans les pays "riches",
plus de 100 millions d'êtres humains vivent en dessous du seuil de pauvreté ?
Comment peut-on parler d'une économie juste quand, en France, 10 millions
de personnes : l'ensemble des chômeurs, les "précaires"
et ceux qui survivent avec un minimum social, sont délibérément
exclus ? Cette situation sociale et humaine n'est que la conséquence
d'un système économique et financier, spéculateur et usurier.
Alors, avec le Parti humaniste, plus un seul franc à la spéculation.
Rien, terminé. Dans le cadre des élections européennes,
le Parti humaniste a élaboré des propositions économiques
pour sortir de ce système monstrueux et absurde et pour construire une
économie humaniste. Les principales propositions sont les suivantes :
1/ Création d'une banque centrale européenne sans intérêts,
fonctionnant sur la base d'un critère d'emploi et non sur celui de l'inflation.
Pourquoi des prêts sans intérêts ? Il faut savoir que
l'Etat français a payé 200 milliards de francs d'intérêts
de la dette publique aux "marchés financiers" en 1998, soit
environ 15 % du budget de l'Etat ! Ici dans cette salle, si une personne
paie 10000 F d'impôts, environ 2000 F vont dans la poche de
financiers dont le seul effort a été un jour de signer un chèque
et de tendre le bras pour le transmettre ! Ceci est intolérable
et immoral. Voilà pourquoi nous parlons d'une banque centrale sans intérêts.
Savez-vous pourquoi la maîtrise de l'inflation est une des priorités
des politiques économiques actuelles ? Simplement dans l'intérêt
des rentiers. En France dans les années 1970, les rentiers perdaient
de l'argent car les taux d'intérêts étaient inférieurs
au taux d'inflation. Maintenant, la situation a été inversée
et leur est beaucoup plus favorable avec un très faible taux d'inflation,
inférieur aux taux d'intérêts. D'où la nécessité
d'un fonctionnement de la banque centrale basé sur un critère
d'emploi et non sur celui de l'inflation.
2/ Participation des travailleurs à la gestion et à la direction
des entreprises, déjà en élaborant une loi qui favorise
l'entreprise des travailleurs, c'est à dire des entreprises où
les travailleurs sont les propriétaires. Actuellement, les entreprises
fonctionnent de la manière suivante : le profit revient à
ceux qui apportent les capitaux et les salaires aux travailleurs. On a imposé
et justifié un pareil déséquilibre par le soi-disant "risque"
assumé par les investisseurs ... comme si nous ne mettions pas en jeu
notre présent et notre avenir soumis aux aléas du chômage
et de la crise. Par ailleurs, seuls ceux qui apportent les capitaux décident
; les salariés étant totalement écartés des processus
de décisions. Le plus incroyable est que personne ne remet en question
celui qui gère l'entreprise, ni dans quelle direction il le fait. Alors,
nous affirmons la nécessité que les travailleurs participent à
la gestion et aux décisions à l'intérieur des entreprises.
Cette condition est indispensable pour que le profit soit réinvesti dans
l'entreprise, pour son expansion ou à sa diversification et pour créer
de nouvelles sources d'emploi. Et il est pour le moins légitime que l'ensemble
décide, et non une minorité défendant ses seuls intérêts.
Le financement nécessaire pour transformer des entreprises existantes
en entreprises des travailleurs sera assuré en particulier par la taxation
des opérations spéculatives ; cette taxe étant gérée
par la banque centrale européenne.
3/ Fortifier l'impulsion de l'appareil productif de biens et de services. Actuellement,
l'économie subit une emprise de plus en plus forte de la finance. Or,
faut-il le rappeler, la finance ne produit rien. Les profits du système
financier se nourrissent en fait des richesses créées par le système
productif de biens et de services. Nous pouvons même dire que ce transfert
de richesses se fait au détriment des salariés ; c'est à
dire que chacun d'entre nous se fait proprement volée par les financiers !
Par conséquent, il est essentiel de favoriser le système productif,
qui créé la richesse, et non la finance.
4/ Loi d'interdiction de licenciements lors de fusions et de privatisations.
Nous pouvons constater actuellement de nombreuses fusions et privatisations
d'entreprises, accompagnées par des plans de licenciements massifs afin
de réaliser des économies d'échelle rendant alors les entreprises
plus rentables Il est indispensable de mettre en place un cadre légal
pour interdire ces licenciements.
5/ Election démocratique du président de la banque centrale européenne.
Aujourd'hui, la banque centrale européenne gère la politique monétaire
des Etats membres de l'Union Européenne, qui constitue un des aspects
importants de toute politique économique. Or, l'actuel président
de la banque centrale n'est nullement élu démocratiquement, mais
il est nommé par les différents gouvernements après de
douteuses et sombres transactions à l'abri du regard des citoyens que
nous sommes. Et voila un monsieur qui n'a de comptes à rendre à
personne alors qu'il est investi d'une responsabilité importante qui
a des conséquences sur nos vies ! Alors que le président
de la banque centrale soit élu démocratiquement est bien la moindre
des choses.
6/ Libre adhésion des pays dans l'Union Européenne et aide des
pays les plus démunis leur permettant de réussir leur intégration.
Actuellement, les pays pour adhérer à l'Union Européenne
doivent respecter un certain nombre de critères, les fameux critères
de convergence de Maastricht. L'expérience a montré que l'adhésion
des pays suivant ces critères a nécessité d'énormes
sacrifices de la part des populations. Par conséquent, nous proposons
la suppression des critères de convergence et l'adhésion des pays
sans aucune contrainte. L'aide aux pays les plus démunis signifie la
mise en place d'une coopération économique réelle entre
pays. Nous pensons notamment au transfert de technologies de pays "riches"
vers les pays pauvres, qui n'est pas possible actuellement en raison des droits
de propriétés détenus par les multinationales par l'intermédiaire
de brevets. Faute d'argent, les pays pauvres ne peuvent pas bénéficier
de ces technologies. Nous voulons supprimer toutes les contraintes empêchant
le transfert de technologies des pays "riches" vers les pays pauvres.
7/ Aide aux entreprises en réelle faillite Il s'agit de créer
des commissions d'enquêtes permettant de distinguer les réelles
faillites des faillites frauduleuses. Une aide ne sera apportée qu'aux
premières, tandis que les secondes seront sanctionnées.
En conclusion, il convient
de répéter inlassablement combien la situation économique
actuelle n'est pas une fatalité. Elle est le résultat d'intentions
humaines. Une économie, plaçant l'être humain comme valeur
centrale, est possible. Jamais dans son histoire, l'humanité n'a été
autant en condition pour répondre aux nécessités de tous
les êtres humains peuplant notre terre.
6- Intervention
de Marie-Laurence Chanut-Sapin


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